La léthargie hivernale des tortues terrestres européennes

22.05.2025 - Temps de lecture: 7 minutes

Europäische Landschildkröte im Gras

De nombreuses tortues, en particulier toutes les tortues terrestres européennes, sont pratiquement obligées, en fonction de leur lieu d'origine, de faire une léthargie hivernale. Cette phase de repos est indispensable et constitue un élément essentiel de leur mode de vie naturel. C'est pourquoi la période de repos d'hiver ou d'hibernation doit également être respectée et imité de manière optimale en captivité.

La période de dormance hivernale est essentielle pour les tortues.

Les reptiles ne sont pas capables de maintenir leur température corporelle de manière autonome à un niveau nécessaire à leur métabolisme. Avec la baisse de l’intensité du soleil et la diminution de la durée du jour à l’automne, leur température corporelle diminue progressivement. Les tortues commencent alors à se retirer, mangent de moins en moins, puis finissent par s’enterrer pour passer la saison froide en hibernation. Durant cette période, le métabolisme et le système immunitaire sont fortement ralentis. Il est donc essentiel de veiller à ce que les animaux abordent l’hiver en bonne santé. Un examen des selles à la recherche de parasites doit être effectué au plus tard fin août, afin d’avoir suffisamment de temps pour un éventuel traitement. Les vétérinaires spécialisés en reptiles proposent un « check-up hivernal », qui inclut cet examen fécal ainsi que d’autres contrôles de santé. Cela permet de vous assurer que vos animaux passeront cette période de repos en toute sécurité. L’hibernation prend fin au printemps, lorsque les températures extérieures commencent à remonter. Le métabolisme redémarre, les tortues recherchent alors des endroits ensoleillés et reprennent peu à peu leur alimentation avec un appétit croissant.

L’hibernation des tortues au réfrigérateur

De plus en plus de propriétaires jouent la carte de la sécurité et font hiverner leurs tortues au réfrigérateur. En effet, ce ne sont pas tant les températures basses pendant l’hibernation qui posent problème, mais plutôt les journées anormalement chaudes du début du printemps. Celles-ci réveillent le métabolisme des animaux alors que des périodes de gel peuvent encore survenir par la suite. Il est donc essentiel que la température reste aussi constante que possible.

Cependant, certaines précautions sont à prendre lors de l’hibernation au réfrigérateur : les tortues doivent être placées dans un appareil spécialement réservé à cet usage (et non dans le bac à légumes d’un frigo utilisé pour l’alimentation). La source lumineuse doit également être retirée. Dans les réfrigérateurs classiques, la répartition du froid se fait de bas en haut – les températures les plus basses étant en bas. C’est pourquoi les réfrigérateurs équipés d’un ventilateur, comme les modèles destinés uniquement aux boissons, sont plus appropriés. Les réfrigérateurs modernes créent souvent une forte dépression lorsqu’on ferme la porte, ce qui peut être dangereux pour les tortues. Il est donc conseillé de coincer un petit morceau de tuyau à air d’aquarium dans la porte pour permettre un échange d’air minimal. Il est également recommandé de remplir les espaces vides du réfrigérateur avec des bouteilles d’eau : cela permet de stabiliser la température. Bien sûr, avant d’y placer vos tortues, le réfrigérateur doit fonctionner pendant un certain temps pour tester son bon fonctionnement et sa température. Avec les anciens modèles, il peut être judicieux d’installer un dispositif anti-gel, au cas où le thermostat tomberait en panne.

Les caves à vin sont encore mieux adaptées : la température peut y être réglée au degré près, il n’y a pas de dépression à la fermeture de la porte, et l’on peut généralement jeter un coup d’œil à l’intérieur grâce à une vitre (à recouvrir si besoin).

Les tortues terrestres hibernent à une température comprise entre 3 et 7 °C.

Faire hiberner les tortues dans une boîte adaptée

Si vous ne faites pas hiberner vos tortues à l’extérieur dans une fosse spécialement aménagée pour les tortues terrestres, vous aurez besoin de caisses en plastique remplies d’un substrat dans lequel les animaux peuvent s’enfouir et se retirer. Ces boîtes seront ensuite placées dans un réfrigérateur ou dans une cave fraîche. Les abris de jardin, les serres ou les greniers deviennent trop chauds dès le début du printemps. Cela entraîne une reprise du métabolisme chez les tortues et les réveille trop tôt. Elles n’ont alors pas suffisamment de repos ou doivent être maintenues temporairement dans des conditions inadaptées – car l’environnement extérieur n’est pas encore prêt à les accueillir. Il peut également y avoir encore des nuits de gel.

En général, les caisses en plastique conviennent le mieux : elles sont faciles à nettoyer et à entreposer. Il est toutefois important de ne placer qu’un seul animal par caisse, afin d’éviter que des tortues agitées ne dérangent les autres ou que les animaux ne se blessent mutuellement aux yeux avec leurs griffes en creusant.

Le substrat dans lequel les tortues s’enfouissent doit toujours être légèrement humide. Vous pouvez, par exemple, tapisser le fond de la boîte d’une couche d’argile expansée ou de granulés d’argile, l’humidifier légèrement, puis la recouvrir d’un voile de drainage. Tassez ensuite une couche humide de terre de jardin non fertilisée ou d’humus d’écorce, d’une épaisseur deux fois supérieure à la hauteur de la carapace de l’animal.
Ajoutez enfin une couche de feuilles mortes bien sèches, non compactées. Le feuillage de hêtre ou de chêne s’est révélé particulièrement adapté, car il se décompose lentement et ne contient pas de substances nocives pour les tortues. Ne ramassez pas les feuilles au sol dans la rue ou en forêt, mais cueillez plutôt les feuilles brunes directement sur l’arbre !

Une épaisse couche de fibre de coco issue de briques réhydratées peut également très bien retenir l’humidité sans qu’une couche de drainage soit nécessaire. Elle peut être légèrement humidifiée si besoin.

Les tortues qui n’hibernent pas au réfrigérateur doivent impérativement être installées dans un endroit à l’épreuve des rats et des fouines, à l’abri du gel, et qui ne se réchauffe pas trop tôt dans l’année – par exemple une vieille cave en pierre.

Avant l’hibernation

À la fin de l’été – au plus tard fin août – un échantillon de selles doit être analysé pour détecter la présence de parasites. Pourquoi si tôt ? Un traitement, s’il s’avère nécessaire, peut prendre plusieurs semaines jusqu’à l’élimination complète du médicament. Il est également possible que la durée du traitement doive être prolongée.

Les bains fréquents jusqu’à la vidange complète des tortues ne sont plus recommandés – les bactéries et micro-organismes présents dans les intestins doivent continuer à avoir de quoi « travailler », même pendant l’hibernation.

De nombreux vétérinaires spécialisés en reptiles proposent un check-up hivernal. Celui-ci comprend, en plus de l’analyse des selles et d’un conseil personnalisé, une radiographie (état des poumons, œufs non pondus, calculs vésicaux, etc.) ainsi qu’une analyse de sang (valeurs des organes), selon les besoins.

Après l’hibernation

Lorsque les jours commencent à s’allonger et que la température extérieure devient plus douce, vous pouvez progressivement sortir vos animaux, au moins durant la journée, à partir de mai environ. Les nuits peuvent encore être trop froides. Environ deux à quatre semaines avant cela, vous devez mettre fin à l’hibernation en éteignant le réfrigérateur ou en augmentant la température du cave à vin, ou bien en transférant les animaux du cellier froid vers une pièce fraîche mais éclairée. Ensuite, il est important d’augmenter progressivement, sur plusieurs semaines, la durée d’exposition à la lumière et la température, comme dans la nature, afin que les tortues puissent profiter du soleil dans le jardin et recommencent à s’alimenter une fois que leur métabolisme s’est relancé. Ne soyez donc pas trop impatient !