Lièvres et lapins : des différences bien plus grandes que la longueur des oreilles
10.07.2025 - Temps de lecture: 4 minutes

Lorsque des lapins arrivent chez vous, il est utile, pour mieux comprendre leur élevage et leurs besoins, de s’informer sur la vie de leurs « cousins sauvages ». Découvrez les différences, bien connues ou plus discrètes, entre les lièvres et les lapins, et comprenez pourquoi les lapins d’élevage ne sont pas des lièvres.
Lièvres ou lapins – quelle est la différence ?
En tant que « Maître Lapin », le lièvre des champs occupe une place importante dans notre culture, nos mythes et contes. À Pâques, il est le joyeux messager des œufs. Le peintre Albrecht Dürer lui a consacré un monument éternel, et les gens associent toujours cet habitant des champs à la vivacité et à la gaieté. À ses côtés, son cousin fait son entrée sur la scène des animaux de compagnie populaires : le lapin. Et si ces deux-là sont souvent confondus, ils sont pourtant bien plus différents qu’on ne le croit généralement. Ce que ces « boules de poils » ont en commun est mince : aucun des deux ne fait partie des rongeurs, mais tous deux appartiennent à l’ordre des lagomorphes. De plus, ils sont tous deux des animaux particulièrement doués pour fuir.
Dans leur mode de vie et leur apparence, lièvres et lapins présentent des différences essentielles. Voici un petit aperçu :
- Physique et apparence : Les lièvres sont élancés et longes, avec de longues oreilles, des pattes longues et musclées ; les lapins sont petits et trapus, avec des oreilles courtes et des pattes courtes.
- Taille : Les lièvres mesurent de 50 à 70 centimètres et pèsent entre 4 et 7 kilogrammes ; les lapins mesurent de 25 à 40 centimètres et pèsent entre 1 et 3 kilogrammes.
- Couleur : Les lièvres sont gris-brun avec une queue noir et blanc appelée « fleur » ; les lapins sauvages sont également gris-brun, avec une nuque rouille à brun ; les lapins domestiques existent en de nombreuses variantes de couleur.
- Habitat : Les lièvres vivent dans les champs, les prairies et les forêts ; les lapins préfèrent les terrains denses, les petites prairies ou des terriers en terrain bas.
- Comportement social : Les lièvres sont solitaires (sauf pendant la période de reproduction) ; les lapins vivent en groupes sociaux.
- Nidification : Les lièvres sont précoces à la naissance, couverts de poils et dotés d’une bonne vue et ouïe ; les lapins sont nidicoles, naissant nus, aveugles et sans défense.
À noter : La nature a empêché toute hybridation entre ces deux espèces. En effet, le lapin possède seulement 44 chromosomes, tandis que le lièvre, plus grand, en compte 48.
Lièvres et lapins : le menu
Tant les lièvres que les lapins, en tant qu’herbivores, privilégient les ressources de leur environnement naturel. Herbes, racines, tubercules ainsi que des herbes aromatiques bien mastiquées arrivent dans leur estomac. Les céréales et le chou complètent leur régime alimentaire préféré. En hiver, ils se nourrissent d’écorce, de bourgeons et de branches.
Cependant, les lapins, bien établis en milieu urbain, trouvent une nourriture abondante dans les parcs et jardins, tandis que l’offre alimentaire pour les lièvres dans les champs et les terres agricoles se raréfie. Cette situation résulte de la monoculture en agriculture et de l’élimination massive des mauvaises herbes.
À noter : Les lapins nains, animaux de compagnie très appréciés dans de nombreux foyers, aiment aussi varier leur alimentation.
La détention de lièvres est interdite. Ils font partie des espèces protégées et ne doivent ni être élevés ni prélevés dans la nature. Par ailleurs, même si le grand « lièvre de clapier », selon sa race, ressemble beaucoup à un lièvre, il s’agit en réalité d’un lapin.
Le passage réussi vers la vie en société
Partant de l’Europe, les deux espèces ont conquis avec les hommes l’Australie et l’Amérique du Sud. Elles ont également trouvé d’excellentes conditions pour s’établir en Nouvelle-Zélande et dans certaines régions d’Océanie. Contrairement au lièvre des champs (Lepus europaeus), appelé simplement lièvre, le lapin (Oryctolagus cuniculus) a conquis le cœur et l’habitat des hommes, à la fois comme animal sauvage et domestique. Malgré leur capacité d’adaptation à un environnement fortement modifié, les lièvres sont de plus en plus menacés et figurent désormais parmi les espèces en danger. Le remembrement des terres et l’agriculture intensive leur enlèvent progressivement les espaces protégés nécessaires dans les petits bois et les bosquets, ce qui compromet notamment l’élevage des jeunes.
En revanche, les lapins se sont tellement répandus dans certaines zones urbaines qu’ils sont parfois considérés comme une nuisance. Des systèmes de tunnels souterrains dans les parcs, les cimetières et les digues exposées au soleil permettent aux grandes familles de lapins de se réfugier en cas de danger. Après une gestation d’environ 30 jours, la progéniture de deux à sept petits y grandit en sécurité. Compte tenu de la taille des groupes familiaux, la population augmente rapidement. C’est aussi une différence essentielle entre les lièvres et les lapins. En effet, le lièvre, animal solitaire aux longues oreilles, ne rencontre son partenaire que brièvement pour la reproduction, de janvier à octobre.
Ce qui complique la vie des lièvres et des lapins
Dans la comparaison entre les lièvres et les lapins, les dangers auxquels ils sont confrontés sont très similaires. Outre le monde moderne avec ses voitures roulant à grande vitesse, les produits chimiques comme les engrais, la monoculture des champs et les chasseurs, ils doivent également se méfier des rapaces, des corbeaux et des renards. Alors que les lapins cherchent rapidement à rejoindre l’entrée de leur terrier, les lièvres préfèrent fuir à toute vitesse, pouvant atteindre jusqu’à 70 kilomètres par heure. Ils déconcertent leurs poursuivants grâce à des changements de direction impressionnants et à une puissance de saut pouvant atteindre deux mètres de hauteur.