Un toit sur la tête: les nichoirs sont très utiles pendant la période de reproduction

La période officielle de nidification et de reproduction s’étend du 1er mars au 30 septembre. C’est à ce moment-là que les oiseaux construisent leurs nids dans les arbres, les buissons et les haies, y pondent des œufs et les couvent. En mars, ce sont les merles noirs, les mésanges et les troglodytes mignons qui ouvrent le bal. Certaines espèces se reproduisent plusieurs fois par an. Plusieurs espèces de mésanges s’accouplent deux fois, entre mars et juillet. Couvés pendant 14 jours, les oisillons sont ensuite nourris dans le nid pendant une vingtaine de jours avant leur premier envol. Après une courte pause, le cycle recommence pour les parents oiseaux. Les moineaux domestiques peuvent même avoir jusqu’à trois couvées par an ! Depuis plusieurs années, les hausses de température avancent les périodes de reproduction de nombreuses espèces.

C’est la raison pour laquelle la Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN) prévoit l’interdiction de couper les haies entre le 1er mars et le 30 septembre. Durant ces mois, nous devons tous faire preuve d’une attention particulière envers les animaux et leurs petits, l’objectif étant de protéger la faune sauvage. Au printemps, de nombreux oiseaux, petits mammifères et amphibiens se réfugient dans les buissons, les haies, les bordures végétales, les roselières et les arbustes pour y élever leur progéniture. Ces végétaux ne doivent donc pas être coupés, arrachés ou déracinés à cette période. Cela vaut aussi bien pour les terrains privés que pour les espaces publics. La taille douce d’entretien reste toutefois autorisée mais il convient d’être particulièrement prudent et de l’éviter au maximum le temps de la reproduction.

Les nichoirs que vous installez dans votre jardin sont très utiles aux oiseaux sauvages. Les possibilités naturelles de nidification se sont raréfiées au cours des dernières décennies : l’élagage des arbres morts ou en décomposition dans les parcs, les enduits lisses des maisons et l’élimination des haies pour le regroupement des parcelles agricoles (remembrement) rendent la vie difficile à nos oiseaux. Ils sont donc ravis de trouver un jardin dont l’infrastructure correspond à leurs besoins.

Des nichoirs adaptés sont un bon début s’ils vont de pair avec des postes régulièrement ravitaillés en eau et en nourriture. Donnez des aliments riches en protéines aux oiseaux fatigués par la couvaison et l’élevage des oisillons : ils redistribuent à la jeune génération tous les insectes qu’ils capturent, sans en profiter eux-mêmes. Vous pouvez là-aussi vous rendre utiles en infusant des insectes séchés dans de l’eau avant de leur mettre à disposition. Évitez les fruits à coque, les brisures de noix et les grosses graines pendant la période de reproduction, les oisillons pourraient s’étouffer avec ou souffrir de constipation. Les points de ravitaillement doivent être protégés d’éventuels prédateurs et nettoyés régulièrement pour éviter toute prolifération d’agents pathogènes. Optez pour des mangeoires tubulaires ou des distributeurs et rechargez-les régulièrement de petites quantités de nourriture. Cela évitera toute contamination. N’oubliez pas non plus de nettoyer régulièrement les abreuvoirs à l’eau chaude et de les remplir chaque jour d’eau fraîche.

La plupart des oiseaux et des insectes apprécient un jardin dans lequel ils trouvent à la fois des nichoirs et des possibilités de nidification naturelles qui répondent à leurs besoins divers. Les fleurs sauvages, les herbes fleuries et les arbres fruitiers comme le prunellier, l’aubépine ou le sureau offrent une alimentation variée. Dans un jardin aussi naturel, vous entendrez bientôt la symphonie des oiseaux !

Les exigences en la matière varient d’une espèce à l’autre. La taille du trou d’envol détermine qui s’installe dans le nichoir. Il suffit d’un diamètre de 28 mm pour les mésanges les plus petites et de 32 mm pour les mésanges charbonnières, alors que les étourneaux sansonnets ont besoin d’une ouverture de 45 mm. D’autres, comme les rougequeues noirs ou les rougequeues à front blanc préfèrent les cavités semi-ouvertes. Il existe également des nichoirs spéciaux pour les martinets noirs et les hirondelles de fenêtre. Sociables, les moineaux domestiques rêvent d’une cohabitation : ils nichaient autrefois en grands groupes dans les lézardes des façades et des pignons des maisons. Les travaux d’isolation et d’assainissement des façades réduisent ces habitats de fortune. Pour mettre à l’aise les moineaux, il leur faut une maison de 3 à 5 « pièces ».

Au-delà de sa composition, leur maisonnette doit également résister aux effractions : nombreux sont les prédateurs pour les jeunes oiseaux (chats, martres, écureuils…). Un débord de toit d’environ 8 cm rend l’accès au nichoir difficile pour les intrus. Évitez également de positionner un perchoir trop près d’un trou d’envol. Les parents oiseaux ne s’y percheront pas mais les prédateurs y verraient une opportunité de s’attaquer au nid. Pour éviter l’intrusion d’autres oiseaux : le trou d’envol doit être situé dans le tiers supérieur du nichoir et à au moins 17 cm du fond.

Non, tous les oiseaux sauvages n’utilisent pas de nichoirs. Ce sont seulement les espèces qui nichent naturellement dans les arbres creux ou les lézardes des façades et des pignons. D’autres préfèrent s’installer dans les haies ou les façades végétalisées. C’est la raison pour laquelle la Loi suisse n’autorise les tailles radicales qu’entre le 1er octobre et le 28 février. Cela permet de s’assurer que les oiseaux ne sont pas dérangés pendant la période de reproduction. Si vous avez des tas de bois mort qui ne risquent pas de s’effondrer et qui ne vous dérangent pas, vos petits amis à plumes ne seront pas les seuls à s’en réjouir! Ils serviront également d’abri et de nourriture à de nombreuses espèces de coléoptères et d’insectes qui attireront, à leur tour, des oiseaux et de petits mammifères dans votre jardin.

Si votre nichoir n’est pas utilisé, c’est que vous l’avez probablement installé trop tard. En mars, la plupart des oiseaux ont déjà choisi leur lieu de nidification. Avec les hivers doux des dernières années, ils se mettent très tôt à la recherche d’un abri sûr. Installez donc les nichoirs dès l’automne pour que vos petits amis à plumes puissent les repérer.

Peut-être n’avez-vous pas mis à disposition la nourriture adaptée. Les oiseaux installent toujours leurs nids à proximité d’un point de ravitaillement abondant. Logique et malin, parce qu’en effet, ils font jusqu’à 500 va-et-vient par jour pendant la période de reproduction pour nourrir leurs oisillons affamés.

Il peut y avoir d’autres raisons : si les voies d’accès, à savoir les trous d’envol, sont obstruées par des branches ou de la végétation, par exemple, les oiseaux ne s’installeront pas dans vos nichoirs. De même, un emplacement exposé aux courants d’air, aux rayons de soleil directs ou à des chats qui parcourent ostensiblement le jardin ne sera pas choisi par des parents oiseaux attentifs. Pour finir, les oiseaux aussi ont un esprit compétitif : s’ils aperçoivent un nichoir plus intéressant chez votre voisin ou si les nichoirs sont trop proches les uns des autres (moins de 10 m de distance), ils iront voir ailleurs.

Vos nichoirs doivent être mis en place au plus tard début mars. Mais rien ne vous empêche de les installer dès l’automne : ils serviront ainsi d’abris aux moineaux, aux mésanges ou aux troglodytes mignons qui aiment s’y réfugier au chaud ou encore aux muscardins, aux chauves-souris, aux loirs ou à des insectes pendant la saison froide. Nettoyez donc bien les nichoirs à la fin de l’été pour qu’ils puissent accueillir les petits hôtes de l’hiver. Rebelotte début février, repassez un coup de propre et préparez-les pour la grande tournée des oiseaux adultes. Le nettoyage : brossez vigoureusement les nichoirs et, au besoin, rincez-les à l’eau chaude. Ils doivent être totalement secs avant que vous ne les remettiez en place.

Les nichoirs doivent être installés entre 2 et 4 m de hauteur. En principe, les arbres, les murs des hangars ou des maisons s’y prêtent parfaitement. En cas d’accrochage à un arbre, utilisez un fil de fer qui ne l’abîme pas ou des attaches inoxydables. Attention à ne pas taillader les branches. Le trou d’envol doit être protégé des intempéries (qui, sous nos latitudes, viennent de l’ouest) et du soleil de midi (au sud). Orientez-le plutôt vers l’est ou le sud-est. Pour éviter que la pluie ne s’infiltre, inclinez légèrement le nichoir vers l’avant.

En suivant toutes nos astuces, vous devriez bientôt assister dans votre jardin à l’élevage des petits oisillons par leurs parents